Moi quand je suis sortie de l'oral
Comment vous faire comprendre que ce fut une épreuve douloureuse lamentablement ratée ? (C'est de ce genre d'épreuve qu'on tire le plus de leçons !)
/!\ Je parle de la licence communication des entreprises et des institutions et, surtout, de comment ça s'est passé pour moi.
Commençons par le commencement.
La préparation.
Je me suis préparée seule à l'entretien de personnalité/motivation et à l'entretien d'anglais (qui consiste en 10min d'écoute d'un document, puis retranscription à l'oral suivie d'une petite discussion). Je ne saurais dire si suivre des cours, être coaché.e etc sert ; s'ils préparent à tous les types possibles d'entretien, je dirais oui. J'entends par là la préparation purement orale : savoir réagir à un jury cassant, savoir faire face à des questions pièges, etc.
Cela étant, on peut aussi bien se préparer seul.e à ce genre de question grâce aux ressources diverses et variées (
Sciences Po Paris ici,
un autre exemple ici... J'avoue ne pas avoir gardé mes ressources de côté).
Bref, j'ai donc taffé pas mal de questions et, c'est pas vraiment le top, mais j'ai rédigé certaines au préalable (notamment pour le "présentez-vous", histoire de savoir dans quel ordre dire les choses).
J'ai aussi mis 1000 ans pour choisir
une tenue (simple mais genre "soigné" :
pantalon fuseau, chemise bleu à mini pois blancs pas boutonnée jusqu'en haut et
derby pas trop pointues ni trop habillées) : l'essentiel est que ça vous ressemble, que vous vous sentiez bien dedans, et qu'on voit que vous avez fait un "petit effort" quand même.
Je me suis entraînée à l'oral en m'enregistrant, et j'ai aussi essayé de savoir contrôler mes émotions (les "euh", les expressions du visage (parce que j'en ai une panoplie, si vous saviez), les petits rires de malaise...) pour pas que ça dérape le jour j.
Pour l'anglais, et ben compréhension orale à 3000% (avec l'aide de
la BBC, des
TED Talks... et même de chansons et de séries/films hein, tout est bon), et entraînement à l'oral aussi. Moins, j'avoue. Ah, et surtout, travail d'
un vocabulaire un peu spécifique par rapport au projet professionnel, aux stages notamment.
L'oral
Passer devant le Ministère de l'Intérieur fut une expérience enrichissante.
Cela étant dit, j'ai été convoquée l'avant-dernier jour des oraux, à 9h pour l'anglais et quelque chose comme 14/15h pour l'entretien (voyez combien il m'a marquée). Nous étions à peu près 5 à être convoqué.es à la même heure, et par chance je suis passée en première (merci mon nom) pour les deux épreuves.
L'anglais :
le contenu de l'épreuve, en soi, on le connait. Comment elle se déroule, par contre, ça on le sait moins. La personne qui nous a accueilli.es (et qui nous surveillait lorsque l'on écoutait les extracts) était très cool (une vraie anglaise je crois, les Français peuvent pas être aussi sympathiques), en gros : no stress.
J'ai donc écouté un extrait pendant 10min ('Several languages for children give them more communication skills', ma foi très intéressant !), puis j'ai arpenté les couloirs à la recherche de mon jury. Les candidat.es savent qu'il faut faire un résumé d'environ 5min et qu'il est suivi d'un entretien. J'ai été surprise par la durée : l'oral doit durer en tout et pour tout 10min, 1/4h max.
Le jury d'anglais (une femme un homme pour moi) n'a pas notre CV. Il m'a donc demandé de me présenter, si j'avais des stages, et ce qu'était un chargé de communication pour moi (vu que je leur ai parlé de ce projet professionnel). Puis il m'a dit au revoir.
J'ai eu le sentiment d'avoir foiré cet oral, et je pense que ç'a été le cas ! Je me suis laissée impressionner par le seul fait que c'était un entretien d'admission, que le jury était assez froid, et je me suis dépatouiller comme j'ai pu.
Je vous interdis de faire ça le jour de votre entretien haha !
L'entretien de personnalité :
j'ai râlé pendant des jours après cet entretien. D'ailleurs je râle encore. D'une part parce que je sais que je me suis fait mener par le bout du nez, et d'autre part parce qu'en effet, je n'étais pas préparée à ce genre de jury. Ce genre de jury qui cherche à connaître ton niveau de connaissances pendant un entretien de personnalité (tu la sens l'ironie ?).
Je vous dis ça pour vous prévenir que je ne peux pas être objective pour parler de mon entretien au CELSA.
/!\ Attention, il existe différents jurys ! Mon expérience a été plutôt négative, mais cela ne veut pas dire qu'il en sera de même pour vous.
Déjà, elles (deux femmes) ont eu un peu de retard. Elles paraissaient très gentilles et simples quand elles nous ont parlé dans le couloir, ce qui m'a rassuré (mais l'habit ne fait pas le moine). Elles m'ont fait rentrer, ont dit que je pouvais m'asseoir. Elles se sont présentées.
N'oubliez pas de toujours sourire et de ne pas montrer votre stress (poings fermés, jambes qui tremblent, pied qui tape le sol etc), mais ne soyez pas crispé.es non plus !
Pour que vous suiviez plus facilement mon éviction définitive du CELSA le déroulement de l'entretien, voici la quasi totalité des questions, quasi dans l'ordre, avec quelques commentaires :
- Je vois que vous avez suivi ce parcours de formation blabla. Pourquoi le CELSA ?
- Comment en êtes-vous venue à la communication ? J'ai parlé de mes stages. Mais le jury a enchaîné directement avec la question suivante :
- Un truc théorique qui vous a marqué ? Bien sûr, elles n'ont pas dit "truc".
- On dit souvent que la communication est mensongère. Avez-vous un exemple ? [...] Pas la publicité, vous faites de la communication ! [...] Vous ne voyez pas ? Mais si, c'est comme un cas d'étude là. [...] Mais votre fac est très bien. Vous n'avez rien retenu ? Pour savoir ce que je pense vraiment de "ma" fac, se reporter aux articles "SIC"...
- Vous connaissez la différence entre informer et communiquer ? La définition que je leur ai sorti n'a pas eu l'air de les satisfaire. Pourtant c'était la même que les autres candidat.es quand on en a parlé.
- Vous connaissez les métiers de la communication ? - Réponse : blabla je ne pense pas pouvoir tous les définir, mais je... - Si, vous devriez pouvoir les définir, vous êtes en communication.
- Un cours vous intéresse-t-il en particulier ? [...] Mais les relations publiques c'est pas ça vous savez ? Là, j'étais complètement décontenancée. Elles allaient trop vite pour moi, je m'embrouillais, je ne savais même pas à laquelle de mes paroles elles faisaient référence. Je n'ai pas cherché à m'expliquer, j'ai commencé à baisser les bras et je pense qu'elles s'en sont rendu compte, d'où le changement de type de question.
- Comment vous vous informez ? - Réponse : j'ai cité des trucs divers et variés, mais j'étais tellement perdue que j'ai pas cité Youtube, ni rien d'exceptionnel. Je suis dégoûtée. J'ai expliqué que je n'avais pas de référence fixe pour pouvoir diversifier les sources, parce qu'une source donne une lecture possible et qu'une seule ne permet pas l'objectivité. - Mais c'est la diversité qui fait cette objectivité, vous savez, qui fait la démocratie. Là, j'ai vraiment eu l'impression qu'on me prenait pour une conne, pour rester polie.
- Qu'est-ce que ce fait d'actualité dit en termes de communication ?
- Une communication qui vous a marqué pour une entreprise, une association... ?
Je reviens un peu sur ces questions et cet entretien de personnalité en général :
concrètement, ce jury était là pour te déstabiliser, te faire couler lentement mais sûrement : peu de temps de réflexion, des remarques très cassantes et sarcastiques. Le jury sait que tu ne sais pas tout ; mais avoir fait une L3 infocom a été un de mes principaux défauts. Je l'avais anticipé, mais pas à ce point. À mon avis, ça reste dommage que l'approche du jury ait été de chercher à savoir ce que le.la candidat.e pense et sait de la communication et pas ce que vaut le.la candidat.e en tant que personne. C'est pas comme si il.elle avait passé 4h à disserter deux mois avant.
Mais j'assume avoir fini par répondre "c'est vrai, je me suis trompée" et avoir failli au "je suis là pour apprendre" dont le jury n'avait rien à battre.
Ce que je retire de cet entretien de personnalité, c'est que tout ce que j'avais préparé autour de la... personnalité et de la motivation n'a servi à rien, et qu'après cet oral je me suis posée beaucoup de questions. "Et si je ne savais rien ? Et si j'étais pas faite pour la com ? Et si j'étais complètement conne ?" Il ne faut pas se laisser aller à la déprime, c'est vrai qu'avec tous les efforts matériels, physiques, psychologiques fournis au préalable, on est un peu dégoûté ; mais ce genre d'entretien peut être très bénéfique et permettre de se repositionner un peu.
Mais j'en garde un souvenir très amer, déçue de moi (et du jury).
Résultats des courses :
sur une 60aine d'admissibles dans cette licence, une 30aine ont été admis.
Je ne fais bien sûr pas partie de ces admis.es, mais je suis contente d'avoir été jusque là.
(On se console comme on peut !)
Si vous êtes candidat.es au CELSA, je vous dis un bon gros : merde ! :D
Jeanne.