lundi 18 avril 2016

Concours (écrits), comment ça se passe ? Sciences Po Toulouse (4e année)

Les articles sur le CELSA ici et ici.


J'avoue, j'étais un peu fatiguée pour ce concours et j'avais une flemme aussi immense que notre galaxie. Mais voici comment se passe le concours d'entrée en 4e année (première année de master) à Sciences Po Toulouse.

Auparavant :
- le concours a eu lieu le samedi 9 avril 2016
- les épreuves : questions contemporaines (dissertation commune à tous-tes les candidat-es, coeff 3) + dissertation de spécialisation (choisie lors de l'inscription au concours : Science Politique, Droit Public, Histoire ou Économie, coeff 3) + épreuve de langue (anglais ou espagnol, coeff 2)
- la convocation : reçue par mail, une grosse semaine avant le concours
- le lieu : Sciences Po Toulouse
- pour mes conseils/mon avis quant au déplacement/logement/etc : voir l'article du CELSA.

Une fois de plus, merci Maps.


Please tell us more

Tout d'abord, avertissement : le contexte : je pense que c'est important de vous en parler parce que ça a pas mal influencé mon expérience, et par conséquent la rédaction de cet article. J'ai passé Sciences Po Toulouse une semaine après le concours du CELSA. J'étais en stage, et je devais rendre mon mémoire le lundi d'après (11 avril) et le rapport de stage le vendredi d'après (15 avril). J'avais 1000 heures de sommeil à rattraper et une bonne grosse dose de stresse intériorisée.
De fait, je me suis mal préparée à ce concours de Sciences Po : j'ai lu des articles, 2 livres et bossé 1 manuel, l'actualité, le tout au dernier au moment, et à la fin, je ne connaissais rien de l'Union Européenne. (Je remercie d'ailleurs les 5h20 passées dans le train le vendredi 8 avril pour m'avoir permis de réviser le concours.) Bref, j'étais partie déjà perdante.

Ensuite, mes choix : lors de l'inscription en ligne, on vous demande pour quels masters vous candidatez, et je dis bien "quels masters" au pluriel. Je suppose que plus t'es haut dans la liste, plus t'as de chances d'accéder au Graal, et au cas où t'es nul-le mais pas trop, t'as 2 autres choix maximum de secours. Bien sûr, rien ne vous prévient avant l'inscription en ligne que vous aurez plusieurs choix à faire (ça peut paraître logique, mais quand tu sais que tu veux faire ça et rien que ça... non). Je suis donc candidate pour ces 3 masters :


Au niveau du concours, j'ai choisi la spé science politique (la seule qui permet de pas trop réviser si l'actualité t'intéresse — à mon avis) et l'anglais.


Le concours

Déjà, ce n'est pas du tout la même ambiance qu'au CELSA : peut-être parce qu'on a un an de plus que pour une entrée en L3 et que beaucoup de candidats semblent avoir 25 ans, peu de parents aux abords de Sciences Po Toulouse. Je pense qu'on a besoin de moins de soutien pour ce concours (même s'il reste un concours et qu'un concours c'est horrible) parce que l'ambiance est plus décontractée.
Et surtout, je ne compte pas le nombre d'étudiants qui sont là "par hasard" (true story) et qui, deux semaines avant, ne savaient pas s'ils allaient passer ce concours.
Bon déjà, c'est un peu déprimant de savoir que, peut-être, ces candidats là auront le concours alors qu'ils ne savent pas ce qu'ils veulent faire de leur vie, et que toi t'auras rien. Mais c'est un fait.

Ensuite, gros point fort pour Sciences Po Toulouse : C'ÉTAIT TRÈS BIEN INDIQUÉ. Le stresse de se perdre dans les couloirs d'un bâtiment que tu connais pas est décuplé fois 8000 en concours, mais là t'entres, t'as un panneau + une affiche qui t'indiquent l'amphi, et ce à tous les étages (bien sûr l'amphi était aussi tout en haut du bâtiment, je sais pas ce qu'ils ont à faire ça).

Re ensuite, appel à l'entrée, normal. ET LÀ. C'est la BLAGUE du siècle (= gros point faible).

Pas de rangement par numéro de candidat, ce qui est déstabilisant.
Presque pas de logique. Panique totale.

Voilà voilà. J'ai eu la chance d'être en bout de rangée côté centre donc de trouver ma place en 5min, mais je compte pas le nombre de candidats qui ont tourné pendant 10min et celles et ceux qui ont paniqué en mode "je me trouve pas".

En détails :
- vous ne pouvez pas sortir vos affaires sur votre place. Vous devez d'abord aller sur les côtés, prendre vos stylos, votre bouteille d'eau, tout ça, laissez votre sac et votre veste et vous débrouillez pour tout amener à votre place sans tout faire tomber.
- quand tu dis amphi, c'est le vrai amphi, avec des mini-mini-tables penchées à partager en six, et des bancs relevables, comme au ciné, sauf que c'est des bancs. Donc faut être coordonné-e avec ses voisin-es, sinon ça fait un boucan pas possible et au pire tu tombes.
- niveau renseignements, vous n'avez presque rien à écrire sur votre copie (juste le nom de l'épreuve) car chaque candidat est magnifiquement code-barré, et ce code-barres figure sur de jolis autocollants, à votre droite, que vous pouvez coller bien droit à l'emplacement prévu. Je suis un code-barres. (Bon, c'est très très personnel comme avis, le fait de se sentir déshumanisée comme ça, surtout que c'est pareil avec les numéros de candidats, mais le fait de voir ce numéro matérialisé en code-barres, ça fait bizarre.)

Les épreuves :

8h30-11h30 : dissertation de spécialisation (rappel : il y a une bibliographie pour chaque spé)
Le sujet
- d'histoire : Les États-Unis d'Amérique 1945-1968
- d'économie : Croissance, développement et bien-être : les faits, les théories, les politiques
- de science politique : Y a-t-il une crise de la participation politique ?
- de droit public : Le juge administratif, protecteur des libertés ?

Étant donné que tu as 3h, faut t'activer niveau plan. Mais c'est tout à fait faisable je suppose pour chaque spé ; en tout cas une chose est sûre, j'étais contente d'avoir choisi science politique. Concernant le sujet, c'était assez large pour faire genre "je connais plein de trucs sans trop entrer dans les détails du syndicalisme, du vote, tout ça, parce que de toute façon on n'a pas le temps", et puis la biblio a été très utile* et ma culture G encore plus.

* j'ai lu :
CHAUVEL Louis, Les classes moyennes à la dérive, Seuil, 2006 (pour questions contemporaines)
DUBET François, La préférence pour l'inégalité. Comprendre la crise des solidarités, Seuil, 2014 (pour questions contemporaines)
LAGROYE Jacques, FRANÇOIS Bastien, SAWICKI Frédéric, Sociologie Politique, Presses de Sciences Po / Dalloz, 2012 (pour spé)

Encore une fois, je ne sais pas ce que ça vaut, plus j'y pense, pas grand chose ; mais je me suis bien amusée.



Note : pour le repas, si t'as rien prévu, vers l'arrêt de métro, il y a tout ce qu'il faut : McDo, Subway... bon, pas très équilibré, un peu gras peut-être pour un concours, mais toujours est-il que tu n'es pas au milieu de nulle part.


13h30-18h : questions contemporaines + anglais
Les sujets :
- questions contemporaines : Solidarités et sociétés démocratiques
- anglais (en résumé) : Sport and business

Note : à vous de gérer votre temps. Vous avez 4h30 pour faire tout ça, en sachant que dans les textes, l'épreuve de questions contemporaines dure 3h et celle d'anglais 1h30. J'ai respecté ces durées, parce que j'avais pas envie de passer mille ans sur la dissert — que j'ai faite en premier d'ailleurs —, et c'est tout à fait possible.

Les questions contemporaines : déjà que j'étais en pleine sieste digestive et au bout du rouleau, le sujet m'a effrayé. Pas surprise, juste effrayée. Il reprenait très très bien la bibliographie (voir le livre de Dubet ci-dessus) et ça m'a gênée, d'une part parce que jusqu'à présent j'avais rencontré des sujets de réflexion basés sur rien, et d'autre part parce que ayant lu Dubet la veille, c'était frais et pas très frais dans ma tête. Cependant, tout cela est personnel, et je dirais que le sujet était facile.

L'anglais : même principe que pour le CELSA, l'answer sheet est comprise dans le sujet. Il y a un texte, et au niveau des questions ça donne :
comprehension
- choisir le synonyme correspondant à tel mot (que généralement tu ne connais absolument pas) parmi ces propositions
- choisir the best reformulation de telle ou telle phrase du texte parmi ces propositions (on dirait pas comme ça, mais c'est très piégeux)
- vrai ou faux ?
grammar
- compléter des mots dans un texte pour qu'ils prennent sens (genre "it is not custom... for the champion to come in first")
- choisir la réponse correcte parmi ces propositions pour que la phrase soit juste
- trouver les dérivatifs
writing : essay (220 words, + - 10%) : "this should be a strictly personal and original essay. You may draw your inspiration from the article, but you should note quote the texte."
L'épreuve de langue, ça passe ou ça casse.


Note : au niveau des épreuves, il me semble que le format change de temps en temps. Je parle donc bien du concours d'entrée de 2016, et, ne me souvenant absolument pas des annales, je ne garantis pas ce format pour les prochaines années.


Résultats d'admissibilité (aux oraux) : le 30 mai
Épreuves orales : ?
Résultats d'admission : ?


Stresse again et again.
Jeanne.

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